L’atmosphère, à l’Institut, était sereine. Comme une fois tous les 28 jours, lorsque la lune atteignait son paroxysme. Pour beaucoup, voir l’astre nocturne se remplir peu à peu signifiait quelques jours de calme durant lesquels elle était d’une humeur plus douce, moins encline à rendre la vie des autres infernale. Certes, tous les habitants de l’imposant manoir étaient conscients que l’humeur de Melodie était entièrement tributaire des phases de la lune. Un jour, quelques temps après son arrivée, un élève avait trouvé intelligent de clamer haut et fort qu’elle avait ses « problèmes de femme » en permanence. L’adolescente indisciplinée qu’elle était alors avait eut tôt fait de lui faire comprendre de se taire et d’éviter les commentaires douteux. Suite à cela, une règle tacite s’était naturellement instaurée : on ne parle pas du caractère lunaire de Melodie. Il n’y avait qu’une seule personne qui osait faire face à la jeune femme qui le respectait ben trop pour ne serait-ce que se laisser aller à ses habituelles répliques acerbes : Charles Xavier. Celui-ci, d’ailleurs, avait trouvé la réplique parfaite aux derniers hurlements qui s’étaient fait entendre dans le couloir menant à la salle de classe de la jeune femme : servir de guide à celui qui viendrait visiter l’Institut en tant que représentant des Avengers.

La réaction de Melodie ne s’était pas fait attendre. Elle avait vivement protesté, arguant qu’elle n’était pas une baby-sitter pour les copains de crèche de la boîte de conserve aka Anthony Stark. Charles était resté inflexible tout en expliquant à Melodie qu’il s’attendait à ce qu’elle soit des plus professionnelles. En gros, il comptait sur elle pour être un gentil pantin à l’image de la réputation de l’Institut. Il fallu quelques jours à Melodie pour accepter de jouer le rôle qu’il lui avait été attribué. Son humeur s’était légèrement assombrie mais pas suffisamment pour que les gamins s’écartent d’elle de peur qu’elle leur offre la honte de leur vie.

Le jour J, pas vraiment impatiente de devoir servir de nounou en plus de devoir être au petit soin pour un VIP, elle avait trouvé refuge dans la cuisine, devant une tasse de thé. Devant elle, son portable qui lui indiquait l’heure qui s’approchait de plus en plus pour son plus grand déplaisir. Une nouvelle fois, elle joua avec les lunettes qu’on avait livrées spécialement pour elle. Elle savait à quoi elle servait et trouvait même qu’elles lui allaient plutôt bien. A la mention « à retourner à la Stark Company », elle avait éclaté de rire et murmuré que la boîte de conserve pouvait aller voir dans une casse si elle y était. En guise de compensation, elle comptait bien garder ce petit joujou high-tech.

Finalement, un gamin de moins de dix ans, s’approcha d’elle et murmura doucement.

« Il est là, Miss. »

Elle lui jeta un regard. Le voyant apeuré, elle sourit et lui ébouriffa les cheveux avant de se lever.

« Merci. »

Elle récupéra son matériel, installa les lunettes sur le bout de son nez et se dirigea vers la porte d’entrée. Vêtue d’une jupe crayon noire et d’un chemisier blanc, elle s’était juchée sur une paire de talons vertigineux. Elle était la seule à l’Institut à pouvoir se battre avec de telles chaussures. Pourquoi ? Simplement parce que cela l’avait amusé d’apprendre à le faire, histoire d’agacer ses pairs. Elle ouvrit la porte tout en souriant, afin de paraître avenante au possible. C’était ce que l’on voulait d’elle, non ?

« Bonjour et bienvenue à l’Institut Charles Xavier. Je suis Melodie Eilis. »

Etait-ce une entrée en matière correcte au moins ? Une petite voix s’immisça dans son esprit et lui dit que oui. Soulagée, son sourire se fit plus franc. Elle s’écarta pour faire entrer son invité.

« Voici… Le hall… »

Elle ne pouvait pas faire mieux pour décrire l’entrée.

« Avec plaisir, Black. »

Quelques minutes auparavant, cette phrase aurait encore été un mensonge. Mais là, depuis qu’elle faisait face à l’Avengers, ces mots étaient plus vrais. Ce n’était pas réellement une question de physique, même si celui-ci avait une tendance indéniable à avoir son poids. Non, c’était surtout le fait que Melodie était soulagée de voir que l’on ne lui avait pas calé Anthony Stark entre les mains. Charles avait soigneusement dissimulé l’identité de celui qui devait venir faire la visite et dire qu’elle était soulagée de voir que ce n’était pas le PDG de Stark Entreprise, était un euphémisme. Beaucoup plus détendue et pas vraiment gênée par les inscriptions sur ses lunettes, elle les réajusta sur son nez avec aisance après avoir vaguement décrit le hall d’entrée.

Elle savait que ce n’était pas la panacée comme introduction mais elle n’avait pas envie de se lancer dans un monologue interminable sur l’Institut. Elle connaissait la leçon par cœur et ne doutait pas le moins du monde que Black la savait aussi sur le bout des doigts. Après tout, au sein des « anormaux », les missions et l’œuvre de Charles Xavier étaient de notoriété publique. La réponse de son interlocuteur silencieux lui arracha un sourire. Elle ne savait pas qui remercier pour lui avoir envoyé quelqu’un qui n’aimait pas tourner autour du pot, exactement comme elle.

« Un peu partout. En réalité, on ne change pas de classe en fonction de l’âge mais de la maîtrise des pouvoirs…. Ce qui n’empêche pas d’avoir des âges rapprochés au sein des groupes. »

Oh qu’elle s’en souvenait de ces classes ! Une fois qu’elle avait comprit les clés de ses propres pouvoirs, elle avait franchit les différents groupes avec une rapidité qui avait laissé beaucoup de personnes à la fois envieuses et étonnées.

« Ils ont tous des cours communs à ceux qui vont dans des écoles normales. C’est ce à quoi est consacrée l’aile Ouest du premier étage. La différence est surtout notable lors des entraînements : intensité, nombre… »

Tout en parlant, elle s’était éloignée vers les escaliers menant au premier étage, s’attendant à ce que Black la suive. Elle lui offrit un sourire.

« En dehors des cours, ils sont tous libres de leur temps. Ils ne peuvent pas sortir de l’Institut sans surveillance ou sans l’aval du professeur Xavier pour pouvoir sortir seul, une fois que leur maîtrise est plus que correcte. »

Le même professeur qui avait eut un mal de chien à retenir Melodie. Celle-ci avait rapidement eut l’aval de Charles. Mais après avoir eut vent des actes de sa protégée dans le monde extérieur, il avait préféré lui retirer l’autorisation le temps qu’elle soit… entrée dans le moule de la « normalité ». Cette phase-là de l’éducation de Melodie était teintée par un demi-échec. Melodie savait désormais se tenir en public, elle savait faire preuve de patience mais celle-ci était bien trop limitée pour que cela ne pose pas problème au bout d’un moment. Charles n’avait simplement pas pu la garder ad vitam aeternam enfermée, conscient que plus il la retenait, plus elle risquait de sombrer définitivement.

Ils finirent par arriver au premier étage. Melodie s’arrêta devant la première porte vitrée qu’elle désigna d’un simple mouvement de tête pour inviter Black à regarder.

« Voilà le cours de maths. Passionnant, n’est-ce-pas ? »

Ironie, quand tu nous tiens…

Il prenait des notes… Pourquoi pas… Melodie n’était pas contrariante comme personne et n’était pas non plus du genre à s’offusquer de voir son interlocuteur ne pas faire attention à ce qu’il y avait autour de lui pour pouvoir prendre des notes. Durant un court instant, elle eut presque l’impression de faire face à l’un de ses élèves particulièrement attentifs. Après avoir désigné la classe avec ironie, elle contempla l’homme tout en se désintéressant littéralement à ce qu’il se passait derrière la porte. Ce ne fut qu’en lisant la réponse de l’équation qu’elle accepta de jeter un œil au tableau.

« En effet. »

Elle souriait, entre amusement et sérieux. En revanche, son regard perdit de sa lumière lorsque Black lui fit part des deux élèves inattentifs. Elle les contempla une courte seconde avant de laisser filer une ombre dans la classe. Celle-ci attrapa une craie et nota au beau milieu du tableau noir :

Citation :

« Les élèves Midnight et Mylan ont deux heures de retenue avec moi ce soir. M. Eilis. »

Le responsable du cours ne sursauta pas. Ce n’était pas la première fois que Melodie délivrait ses messages ainsi. En revanche, après avoir jeté un œil vers les élèves en question, elle leur rajouta quelques devoirs, sachant pertinemment que si Melodie agissait ainsi, c’était qu’il y avait une raison. Satisfaite, la jeune femme laissa l’ombre dans la classe non sans la dissimuler.

« Voulez-vous vous occuper de la retenue avec moi ? Vous pourrez leur poser toutes les questions que vous voulez… »

Elle avait posé sa question avec douceur, ne désirant pas lui faire croire qu’elle l’obligeait à quoique ce soit. On lui avait dit qu’il était là pour lancer les premiers liens entre l’Institut et les Avengers. Pourquoi pas après tout ? Si les Xmen étaient voués à travailler plus souvent avec les Avengers, autant que ceux-ci en apprennent plus sur le mode de fonctionnement de l’Institut Xavier. Et puisqu’elle n’avait pas reçu de message mental contradictoire, elle pensait logiquement que Charles approuvait sa proposition.

Elle s’apprêtait à descendre dans le parc lorsqu’une nouvelle question apparu sur les verres de ses lunettes. Changement de programme. D’un sourire, elle l’invita à la suivre jusqu’à un ascenseur dont les portes se fondaient parfaitement dans le décor. Elles s’ouvrirent et tout en répondant, Melodie entra et appuya sur un bouton.

« Le parc entourant l’Institut fait suffisamment d’hectare et le tout est suffisamment éloigné de toute présence « humaine », que lorsque les entraînements se font dehors, l’on ne se soucie que peu de dissimuler les bruits. Sinon, il y a quelques salles d’entraînement en sous-sol. »

Une petite note plus tard et les portes s’ouvrirent sur un couloir. Elle ajouta en avançant.

« Et puis, l’Institut n’est pas le seul lieu d’entraînement… »

Ses talons claquèrent sur le sol tandis qu’elle se dirigeait vers une porte massive d’où s’échappait des bruits d’explosions étouffés. Elle ajouta.

« Si vous voulez des détails plus techniques, il faudra un autre rendez-vous. »

Elle sourit de nouveau et se pencha légèrement vers un écran qu’elle alluma. La question de Black apparu sur ses lunettes en même temps que son collègue. L’échange avec lui dura quelques instants et Melodie ne répondit à l’Avengers que quand elle se redressa.

« Le recrutement est le domaine du professeur Xavier. L’avenir des élèves après leurs études est aussi varié que leurs dons. Certains retournent dans leur famille, d’autre vont à l’université, d’autres restent ici, d’autres disparaissent… Mais tous ont la possibilité de revenir ici un jour ou l’autre. »

Tandis qu’elle parlait, les bruits d’’explosion cessèrent. La porte se déverrouilla avant de s’ouvrir.

« Ceci est l’une des plateformes de simulation… Seuls les élèves les plus expérimentés et les Xmen ont droit d’y entrer. Les élèves sont sous la surveillance d’un ou de plusieurs de mes collègues… »

Collègues qui, d’ailleurs, arrivèrent au même moment.

Qu’on l’interroge et qu’on l’inonde de questions ne troublait pas Melodie le moins du monde. A l’Institut, elle n’était pas de ceux vers qui les élèves allaient naturellement. Aussi avait-elle tendance à trouver ce flot d’interrogations non pas lassant mais… nouveau. Assez fière d’elle, elle répondait aux questions de Black sans faiblir. Ainsi se retrouvèrent-ils rapidement devant l’une des salles de simulation. Elle n’avait même pas laissé à Black le temps de répondre à sa proposition. Lorsqu’il le fit, Melodie lui sourit tout en se gardant bien de lui dire qu’il n’était pas avec la représentation parfaite des Xmen et que c’était plutôt le contraire. Elle avait beau avoir la tenue de la parfaite représentante de l’Institut, elle était loin, très loin, d’en avoir la mentalité.

« Si vous cherchez des élèves imparfaits, je peux vous en trouver assez facilement. »

En effet, les cours de maths n’étaient pas les plus désignés pour trouver les éléments perturbateurs. Durant un instant, elle se demanda si elle n’avait pas donné une fausse image de l’Institut à Black en voulant bien faire. Pour faire bonne figure, elle présenta ses collègues tout en se préparant à lire les réponses de Black. A l’Institut, tout le monde savait qu’aujourd’hui, le chef des Avengers visitait les lieux avec Melodie. Autant dire que personne n’était étonné de voir Melodie en sa compagnie et d’être de plutôt bonne composition. Lorsque Black demanda à tester les installations, elle acquiesça.

« Vous pouvez les tester quand vous le voulez. Aujourd’hui ou plus tard… »

Elle sentit plus qu’elle ne vit l’étonnement de ses collègues. Elle passa outre. Après tout, Black était là pour tisser des liens entre les Avengers et les Xmen. Refuser qu’il teste les installations, c’était comme lui dire qu’il était venu simplement pour voir la vitrine et c’était inconcevable pour Melodie. Un simple mot de Charles dans son esprit l’informa qu’il était d’accord avec elle. Visiblement, elle se débrouillait bien mieux qu’elle ne l’avait pensé de prime abord. Les questions suivantes lui firent hausser un sourcil. Doucement, elle posa sa main sur le bras de Black pour l’inviter à la suivre de nouveau. Elle le guida jusqu’à une porte donnant sur une salle dont les vitres donnaient sur l’autre salle où l’entraînement reprit. Elle retira sa main.

« Nous sommes actuellement entre vingt et trente. Quant à nos missions… Elles sont aussi diverses et variées que celles des Avengers, je suppose. »

Elle tourna la tête vers ses collègues qui les avaient suivit. Dans l’autre salle, les explosions avaient reprit. Au sourire de Black, elle répondit par un autre, comme pour l’encourager à continuer.

« La session est bientôt terminée… Nous pourrons continuer la visite ensuite ou vous pourrez tester… »

Elle allait ajouter quelque chose lorsque l’un de ses collègues s’adressa à elle.

« Melodie…
-Oui ?
-Vous n’avez pas vraiment de tenues pour…. »

En effet. Elle haussa les épaules et murmura.

« Il y a largement de quoi nous changer dans les vestiaires Xmen. »

Elle ne mentait pas. Les tenues neuves ne manquaient pas car nombreux étaient ceux qui déchiraient une tenue par mission ou par entraînement. Melodie elle-même prenait toujours soin de découdre le sigle de son groupe… Se tournant vers Black, elle lui demanda

« Enfin… Si vous voulez tester aujourd’hui et que cela ne vous dérange pas d’arborer exceptionnellement d’autres couleurs que les vôtres… »

Un sourire vrai et sincère. Melodie n’en avait pas demandé autant. Mais ce fut une telle surprise que le geste de Black entraîna un sourire au moins aussi sincère et vrai de la part de la jeune femme qui l’observa, les yeux à demi-clos, en train de bouger les yeux pour répondre. Elle prit note mentalement des informations que l’Avengers lui donnait.

« Je vous en prie. Appelez-moi Melodie. »

Il avait dit « votre peuple » pour désigner les Mutants. Pour une fois, la jeune femme était réconfortée de voir que quelqu’un cessait d’assimiler les Mutants aux Humains. A ses yeux, ils n’avaient rien de commun. Les Mutants étaient certes, la version améliorée des Humains mais ceux-ci désiraient rester entre eux… comme d’habitude. Aussi, pourquoi devrait-elle ressentir une appartenance à une population qui ne la supportait pas ? Elle jeta un œil à ses collègues et leur rapporta la réponse de Black plus par obligation que par une quelconque autre raison soumise aux impératifs de la vie en communauté. D’ailleurs, ils semblèrent étonnés de voir la jeune femme être aussi… sociable et en venaient à se demander comment Black avait fait pour s’attirer ainsi les « bonnes grâces » de Melodie.

Soudain, le voyant fermer les yeux, elle franchit la distance qui la séparait de lui et récupéra ses lunettes au passage, lui laissant le loisir de soulager ses yeux. Elle l’observa avec une attention soucieuse et lui tendit les lunettes lorsqu’il rouvrit les paupières. Lorsqu’il exigea plus que demanda de passer à la simulation, elle acquiesça en silence puis le guida jusqu’à une pièce où elle lui tendit un uniforme avant de le laisser seule. De retour dans la pièce de contrôle, elle croisa les bras et ferma les yeux, les lunettes posées sur sa tête. Elle n’était pas particulièrement épuisée à cause de l’utilisation de cette nouvelle technologie. Elle avait simplement du mal à rester avec ses semblables, surtout lorsque ceux-ci la contemplaient d’un air inquisiteur.

« Tu vas aller avec lui ?
-Pour ?
-La simulation.
-J’en sais rien. »

Elle devina plus qu’elle ne vit ses collègues secouer la tête.

« Le professeur…
-Le professeur me laisse seule juge de ce que je dois faire durant cette visite.
-Tu ne changeras jamais.
-Pourquoi donc ?
-Tu as beau être faire partie des Xmen, tu ne fais jamais rien comme les autres. »

Melodie rouvrit les yeux au moment où Black sortait du vestiaire. Elle lui jeta un regard où brillait une lueur à la fois amusée et appréciatrice avant de se diriger vers ses collègues, le visage fermé et l’œil glacé.

« Je ne suis pas un mouton. »

Sa voix avait fusé, tranchante, en direction de ses collègues tandis qu’elle se penchait pour programmer une session d’entraînement.

« Tu comptes y aller ainsi ? »

Lentement, elle se redressa et reposa les lunettes sur son nez. Avec un sourire insolent, elle retira ses chaussures une à une et les déposa soigneusement dans un coin. Ouvrant la porte, elle fit signe à Black de passer dans l’autre pièce. Les élèves étaient encore présents, essoufflés. Ils la contemplèrent, détonnant au beau milieu de la salle.

« Nous allons débuter une nouvelle session. Allez avec les autres. »

Ils obéirent sans protester, parfaitement conscients qu’ils allaient pouvoir se vanter auprès de leurs compagnons d’avoir vu le professeur Eilis se battre. Généralement, elle ne le faisait qu’en solitaire, ou avec Wolverine. Elle attendit que la porte soit close pour parler de nouveau.

« Je ne sais pas si vous voulez la faire seul ou pas. Je n’interviendrai que si vous le souhaitez, je ne serai pas loin. »

Un sourire plus tard et :

« Prêt ? »

Elle attendit un geste d’assentiment pour faire signe à ses collègues de lancer la session.

Prévenante… Voilà un adjectif dont elle n’avait pas pour habitude qu’il la désigne. Elle pencha légèrement la tête sur le côté et sourit, signe que la provocation ne fonctionnait pas avec elle. Oh, elle avait sa fierté mais n’était pas suffisamment idiote pour tomber dans un pseudo piège. En guise de réponse, elle sortit un petit couteau de son décolleté et l’ouvrit habilement avant de couper sa jupe afin de ne pas être entravée par ses vêtements. Elle replaça l’arme sans que celle-ci ne soit visible et fit un clin d’œil à son compagnon.

« Je crois que vous avez votre réponse, Black. »

Elle jeta un regard vers la vitre sans teint où elle devinait plus qu’elle ne voyait ses collègues. Elle n’avait pas vraiment envie de se battre et de se donner en spectacle devant des personnes qu’elle n’estimait guère. Officiellement, elle n’était pas de ceux qui savaient se battre. Elle était plus du genre attaque sournoise et soutient de ses camarades. Officieusement, elle pouvait être redoutable. Black annonça son désir d’entamer la session. Elle acquiesça et retira ses lunettes en s’approcha de son compagnon. Un sourire aux lèvres, elle glissa sa paire dans une poche qu’elle savait libre. S’éloignant de nouveau, elle fit signe à ses collègues de lancer la session.

Aussitôt, les lumières se firent de moins en moins vives. Les portes se verrouillèrent afin que personne ne puisse entrer tant que la session n’était pas achevée. Quelques instants plus tard, les machines à projection d’hologrammes terminaient de se mettre en place : Black et Melodie se retrouvèrent plongés en plein cœur d’un champ de bataille post-apocalyptique. La jeune femme savait que le contexte était particulièrement bateau mais il lui aurait fallu plus de temps pour songer à une autre mise en place et à l’intégrer à l’intelligence artificielle qui gérait les lieux. Elle connaissait déjà la mise en scène. En revanche, l’imprévu résidait « simplement » dans le fait que Melodie ne savait pas ce qui les attendait. Volontairement, la jeune femme resta en arrière, laissant à son « invité » tout loisir de débuter les réjouissances si l’envie lui en prenait.

Autour d’eux, ils pouvaient entendre leurs ennemis se déployer. Le regard braqué sur Black dont les yeux la fascinait littéralement, Melodie n’en perdaient tout de même pas le sens de la réalité. Elle évita gracieusement la première attaque. Elle avait beau avoir allumé la commande ordonnant à l’intelligence artificielle de ne pas les blesser, elle tenait tout de même à ne pas se faire toucher aussi bêtement. Après tout, elle était une Xmen malgré tout ce que pouvaient dire ses collègues. Elle ne rentrait pas vraiment dans le moule mais n’en avait cure. Peu à peu, elle devenait un pilier de l’organisation et ça, c’était sa vengeance envers le monde, le destin et tous ceux qui pensaient qu’elle ne servait à rien. Elle n’était pas particulièrement perméable à ce genre de considérations. Les diverses déceptions de sa vie avaient eut tôt fait de la blinder à ce sujet.

Elle ne comptait plus le nombre d’heures qu’elle passait dans cette salle de simulation depuis bien longtemps. Au début, Charles s’en servait pour simuler les phases de la lune. En effet, ils avaient fait l’étrange découverte que l’illusion était si crédible que les pouvoirs de Melodie se synchronisaient dessus dès que l’on s’aventurait à « jouer » de nuit. Elle avait alors du s’entraîner à maîtriser ses pouvoirs et à les renforcer lorsqu’ils étaient au plus bas. Cela avait prit un temps monstre jusqu’à ce qu’elle comprenne réellement le fonctionnement de sa mutation. A partir de là, tout s’était simplifié… sauf pour ses relations à autrui car c’était à cette période que l’ambiance était carrément devenue glaciale entre Melodie et ses semblables. Rares étaient ceux qui la comprenaient et cela n’avait guère évolué au fil des ans.

Totalement inconsciente de la vision qu’elle pouvait donner à Black tandis qu’elle coupait sa jupe et dissimulait de nouveau son couteau dans son décolleté, Melodie était plus concentrée sur ce qui s’annonçait. Par prudence et pour plus de sécurité, elle avait intégré la commande « nouvelle lune » afin de pouvoir bénéficier de ses pouvoirs au mieux. En effet, elle était plus que consciente du fait que ramener un Avengers blessé ferait tâche sur son CV et les futures relations entre les Xmen et les Avengers. Certes, elle ne doutait pas le moins du monde que Black soit des plus compétents… ceci dit, un peu de prudence n’avait jamais tué personne… à ce qu’elle savait.

La première attaque fut esquivée et elle sourit en entendant le timbre cynique de l’intelligence artificielle. Bonne chance… Tous deux n’en avaient guère besoin, à son sens. Volontairement en retrait, elle contempla le rayon lumineux qui quitta le front de Black pour heurter l’un des monstres. Le vol plané de celui-ci arracha un sourire appréciateur à la jeune femme tandis que son compagnon se lançait à l’attaque, signe qu’il était temps qu’elle s’y mette aussi. Elle se pencha avec nonchalance et plongea une main dans les ombres d’où elle sortit une lame fine.

Rares étaient ceux qui savaient qu’elle avait du apprendre à s’en servir. Elle n’excellait pas au maniement d’une lame mais se débrouillait suffisamment bien pour s’en sortir. Là, elle avait simplement besoin de trancher dans le vif. En se redressant, elle fit rapidement le bilan de sa situation : trois ennemis lui faisaient plus ou moins face et tentaient de l’encercler tandis qu’un quatrième, celui qui avait été projeté par Black, cherchaient à se relever. C’était plutôt une bonne chose que de le voir peiner ainsi à se remettre debout : il suffisait apparemment de leur briser les pattes…

Melodie était bien placée pour savoir que tout n’était pas toujours aussi simple dans une simulation. Au moment où les trois Broods l’attaquaient de concert, elle disparu… pour mieux réapparaître, debout sur le brood blessé. Dans la seconde qui suivit, elle planté sa lame dans le tout petit interstice fragile situé entre deux plaques de carapace, juste sous le crâne. Le Brood hurla puis s’effondra. Melodie sauta au bas de la créature et eut à peine le temps de s’écarter qu’elle prenait un coup de patte qui lui fit faire un vol plané. Juste avant d’heurter un mur, elle disparu de nouveau et réapparu sur le sol, à quatre pattes, le souffle coupé et sonné.

« Je hais ces bestioles. » murmura-t-elle.

Elle leva la tête, retenant une grimace de douleur en sentant ses côtes protester alors qu’elle se relevait. Elle prit à peine le temps de reprendre un peu plus ses esprits qu’elle envoyait son second pouvoir à l’assaut de l’inconscient des trois Broods qui lui restait à affronter. Son plan était simple : les tenir occupés dans un coin le temps d’aller aider Black… si tant est qu’il ait besoin d’elle…

Il n’y avait pas à dire, elle n’était pas faite pour l’offensif… Ou du moins, elle devrait plus se concentrer sur ses propres ennemis plutôt que sur la situation de son compagnon. Cela ne voulait pas dire qu’elle ne s’en sortait pas avec un certain brio. Au contraire. Néanmoins, elle n’était pas au mieux. La preuve en était le vol plané qu’elle avait du interrompre en urgence qui allait lui valoir de beaux hématomes dans les heures qui allaient suivre. Relevée malgré son souffle court et sa tête qui lui donnait l’impression de danser la valse au beau milieu de la salle, elle tenait trois Broods sous l’emprise de son pouvoir. C’était toujours compliqué pour elle de trouver la faille dans l’intelligence artificielle. Ainsi, face à de véritables Broods, elle n’aurait eut aucune difficulté pour fouiller leur inconscient mais là… Toute à sa concentration, elle ne fit pas attention aux adversaires qui s’approchaient d’elle. Elle sursauta à peine en entendant Black se battre et laissa échapper un léger cri de victoire quand elle trouva enfin la faille.

Les Broods enfin immobilisés et faisant face à une illusion qu’elle entretenait sans vraiment y faire attention, Melodie pu enfin jeter un œil à la situation de Black… Elle retint un soupir blasé en constatant qu’il s’en était beaucoup mieux sortit qu’elle. Elle aurait du s’y attendre. En mettant une difficulté haute, elle savait que l’intelligence artificielle allait rendre la faille plus complexe à trouver et donc, d’autant plus longue à dénicher pour Melodie. La jeune femme se reprit et accentua la pression de son pouvoir sur ses propres adversaires qui montraient des signes de panique de plus en plus évidents. Lorsqu’elle était en simulation, Melodie savait que ses adversaires ne voyaient rien, contrairement à des adversaires réels qui eux, voyaient leurs pires cauchemars prendre vie sous leurs propres yeux. L’intelligence artificielle ne faisait que réagir au flot de pouvoir qu’elle sentait s’immiscer par la faille qui simulait l’inconscient et les peurs.

Sans perdre une once de sa concentration, elle disparu pour réapparaître aux côtés du Brood le plus proche. Elle évita les coups de patte qu’il donnait pour échapper à ses soi-disant cauchemars et trouva rapidement un défaut dans la carapace de son adversaire. Elle y inséra aussitôt sa lame et recommença son manège plusieurs fois à des endroits différents jusqu’à ce que le Brood tombe mort. Pas une goutte de sang n’avait tâché son chemisier qui avait toujours sa teinte immaculée tout en étant déchiré à l’endroit où la patte d’un Brood l’avait heurté.

Elle grimaça en se dirigeant vers le second : sa tête lui faisait un mal de chien tout comme ses côtes. Il était plus que temps d’en finir à son sens. Méthodique, elle trancha les tendons des pattes de son avant-dernier Brood qui s’effondra, emportant sous lui, la lame de Melodie qui laissa échapper un juron. Elle sortit son couteau qui lui sembla ridiculement petit et, frustrée, le lança en direction du Brood immobilisé. Un sourire de satisfaction fleurit sur ses lèvres quand elle constata qu’elle avait réussit le miracle de sectionner sa colonne vertébrale, pile dans une faiblesse de sa carapace. Pour le coup, Wolverine aurait été fier d’elle… Depuis le temps qu’il lui apprenait à lancer un couteau…

Son allégresse s’atténua rapidement, pourtant : elle devait tuer son dernier adversaire qui devenait de plus en plus compliqué à contrôler. Foutue Intelligence Artificielle, murmura-t-elle pour elle-même. Elle constata que Black n’en avait plus qu’un adversaire lui aussi. Signe qu’il était vraiment temps de terminer. Agacée autant par la douleur de son crâne que celle de son côté, Melodie perdit le peu de patience qu’elle avait et d’un coup, relâcha sa prise sur son adversaire qui fonça vers elle. La jeune femme ferma les yeux, se concentrant à l’extrême pour tenter une chose à laquelle elle n’était parvenue que rarement. Le Brood fonçait toujours sur elle. Au dernier moment, elle rouvrit les yeux.

A l’instar de sa propre ombre, le dernier adversaire de Melodie explosa, aspergeant copieusement la jeune femme qui se laissa tomber au sol et s’allongea, le souffle court. Lentement mais sûrement, des tâches rouges envahirent ce qu’il restait de son chemisier.

Allongée sur le sol, elle savait qu’elle était une cible plus que facile. Pourtant, elle était immobilisée pour les quelques instants qui allaient suivre. Elle entendit plus qu’elle ne vit la mort de l’ultime Brood qui marquait la fin de la session. Avec précautions, elle se redressa en position assise et ferma douloureusement les yeux devant la migraine qui l’assaillait. Elle rouvrit les paupières en sentant la présence de Black non loin. Elle l’accueillit d’un sourire, se reprochant mentalement de ne pouvoir être debout face à lui. Elle l’observa ouvrir sa tenue dont il tira un mouchoir qu’il lui tendit.

« Merci. »

Elle retira rapidement le sang qui maculait son visage et se releva. Melodie chancela un court instant puis s’approcha pour récupérer elle-même les lunettes qu’elle avait glissées dans l’une des poches de Black. Ses gestes étaient moins sûrs que quelques minutes auparavant. Elle réinstalla les lunettes sur son nez et laissa échapper un rire léger en lisant ce que Black avait écrit à son intention.

« Acceptez de boire un café avec moi et nous serons amplement quitte. »

En même temps, elle estimait qu’il ne lui devait rien. Si elle avait réellement eut peur de terminer à moitié nue face à Black, elle aurait enfilé l’une de ses tenues. Au lieu de cela, elle y était allée habillée d’une jupe noire et d’un chemisier blanc… Autant dire avec une protection moindre. Elle replia le mouchoir tandis que l’environnement holographique disparaissait autour d’eux. Avec un sourire gêné, elle murmura.

« Je vous en dois un… »

Au même moment, la voix de l’intelligence artificielle donna le bilan de cette session. Melodie passa une main dans ses cheveux, songeant que Wolverine allait probablement entrer dans l’une de ses mémorables colères lorsqu’il apprendrait la nouvelle. Elle remarqua le sourire satisfait de son compagnon et se garda bien de faire le moindre commentaire. Commençant à s’éloigner, elle capta la question de Black.

« Une douche… et un changement de vêtement. Ensuite, je doute que vous vouliez visiter les dortoirs… »

La porte menant à la pièce de contrôle s’ouvrit sur les étudiants et les collègues de Melodie. Celle-ci les rejoignit, chassant les gamins d’un regard noir. Se tourna vers Black, elle l’invita à la suivre et s’apprêtait à ignorer ses collègues lorsque l’un d’eux fit remarquer.

« Tu es dans un sale état. »

Le mépris était palpable dans cette voix et dans l’attitude des deux adultes. La jeune femme leur jeta un regard impénétrable et s’éloigna pour attendre Black à l’entrée de la pièce. Elle le guida jusqu’aux vestiaires des hommes où elle lui sortit de quoi se laver, se sécher et s’habiller. Un sourire gêné naquit sur ses lèvres.

« Ce ne sera peut-être pas à votre goût mais ça devrait être confortable… Voulez-vous que je demande à ce que l’on vous ramène des affaires ? »

Une pile de serviette entre les mains, elle attendit patiemment sa réponse, sans montrer un quelconque signe d’agacement. En le contemplant, elle se dit qu’elle devait renvoyer une image d’elle des plus… pathétiques.

Le silence de Black… Elle n’en avait pas prit ombrage, considérant que c’était sa manière d’être. En revanche, le comportement de ses collègues lui… Ne fit que la renforcer dans son envie de ne pas s’intégrer complètement au groupe. Depuis qu’elle était arrivée à l’Institut, elle avait toujours été à part. On ne lui avait pas particulièrement pardonné les nuits de cauchemars qu’avaient vécus tous les habitants de l’Institut. Et son caractère dépendant des phases lunaires n’aidait pas à son intégration. Durant le court instant qui fut nécessaire à Black pour la rejoindre, Melodie soupira et s’attacha à repousser ses pensées au sujet de sa vie à l’Institut.

Quelques instants plus tard, ils étaient dans le vestiaire des hommes et en quelques gestes, Melodie rassembla ce qu’elle pensait être nécessaire pour assurer le confort de son hôte. Elle lui sourit lorsqu’il lui répondit, trouvant craquant le sourire qui ornait le visage dépourvu de masque neutre de son interlocuteur.

« Mais je crois que le confort est important, n’est-ce-pas ? »

Elle n’attendait pas vraiment de réponse de sa part, le laissant récupérer ce qu’elle lui avait préparé et haussa un sourcil en notant qu’il faisait tout son possible pour ne pas la dévisager. Elle en déduisit qu’elle le gênait, ainsi vêtue. Il fallait dire qu’elle était loin, très loin de représenter toute l’élégance que l’on aurait pu attendre de la part d’un professeur de l’Institut Xavier. Rougissante, elle s’apprêtait à rejoindre son propre vestiaire quand de nouveaux mots s’affichèrent sur ses verres. Elle n’eut pas le temps de répondre qu’il s’éloignait déjà. Melodie haussa un sourcil, se demandant bien pourquoi il n’attendait pas. Elle secoua doucement la tête et s’éclipsa discrètement dans son vestiaire avant que Black ait eut le temps de se déshabiller.

Quelques minutes plus tard, elle sortait de sa propre douche, savourant l’immense plaisir d’être propre. Les restes du Brood qu’elle avait déchiqueté avaient beau être une illusion, elle s’en était pas moins sentie sale. S’habiller lui prit un peu plus de temps car elle dut appliquer de la crème sur son côté et mettre un pansement sur l’une de ses volutes qui n’avait pas cessé de saigner. Elle enfila un débardeur noir en quatrième vitesse et ne prit même pas la peine de sécher ses boucles noires. Les lunettes sur le bout de son nez, elle alla frapper à la porte du vestiaire des hommes afin d’annoncer son arrivée. Elle ouvrit doucement la porte, prête à se figer au moindre mot inscrit sur les verres.

Ne lisant pas d’interdiction, elle entra donc et trouva Black prêt. Depuis combien de temps, exactement ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Elle s’approcha et doucement, récupéra ses vêtements sales.

« Je vais voir pour qu’on vous les nettoie. »

Elle avait l’air bien plus jeune dans cette tenue et sans le léger maquillage qu’elle avait appliqué quelques heures plus tôt afin d’entrer plus aisément dans son rôle de guide. Elle invita Black à la suivre et retourna vers l’ascenseur.

« Avez-vous une idée du lieu où vous voulez que l’on aille boire ce café ? »

Blackagar leva la main pour empêcher Melodie de s'emparer de ses vêtements usagers. Il montra sa paire de lunettes, et attendit que les siennes soient bien mises et calibrées pour entamer une nouvelle gymnastique oculaire et converser avec elle grâce au fantastique dispositif amélioré par Anthony.

Code:

"Je préfère les conserver. J'ai depuis toujours géré ma lessive, et je n'aime pas que d'autres s'en occupent."

Il esquissa un sourire pour faire passer le message et son refus, avant de la regarder entièrement.
Elle portait les stigmates de leur entraînement, et il était gêné qu'elle ait été blessée à cause de sa volonté de tester tous les logiciels et tous les systèmes de l'Institut Xavier pour Jeunes Surdoués. Il se sentait pleinement coupable d'avoir entraîné la jeune femme dans cette histoire, et une légère grimace passa sur son visage.

Code:

"Je ne voulais pas que ma visite vous cause des ennuis avec vos collègues et vous blesse. Je m'en excuse."

Boltagon avait bien compris que les multiples initiatives de la mutante pour lui faire plaisir et pour lui permettre de comprendre tout le fonctionnement de l'Institut n'avaient pas été au goût des autres X-Men. S'il n'y avait pas forcément pensé sur le moment, sa détente sous la douche et les quelques minutes après lui avaient permis de se concentrer et de réfléchir pleinement à ce qu'il s'était passé.

Code:

"Si vos collègues ont un problème, qu'ils considèrent qu'il vient de moi et nous en discuterons ensemble. Je ne veux pas vous nuire."

Il sourit à nouveau, avant de se masser légèrement la tempe droite. Il avait usé une certaine quantité d'énergie pour combattre les hologrammes des Broods, et la fatigue de l'affrontement s'ajoutait à l'usure de ses yeux et de son esprit pour former les lettres qui étaient transférées à la jeune femme.

Code:

"Je ne connais guère le centre-ville, mais Anthony m'a confié quelques adresses intéressantes. L'une d'entre elles n'est pas éloignée d'ici, je vous propose d'y aller de ce pas."

D'un geste, le chef des Avengers montra la voie de la sortie et accompagna la jeune femme à l'extérieur de l'Institut, passant d'abord par les ascenseurs et étapes obligatoires pour quitter le bâtiment. L'Institut était définitivement extraordinaire et immense, et il était toujours impressionné par sa hauteur et tout ce qu'il contenait.
Cependant, il remisait maintenant son sens de l'observation et des analyses au placard pour se concentrer sur le moment à venir. Il espérait pouvoir changer les idées à Melodie et faire disparaître son propre sentiment de culpabilité après ce qu'elle avait subi à cause de lui. Il était d'ailleurs persuadé qu'une telle rencontre était idéale pour cimenter les relations entre les Avengers et les X-Men, et pour développer son propre sens social qui était franchement faible.

Escale au Grumpy Coffee.